MONTGOMERY GENTRY: Folks Like Us (2015)

Ce duo hante les « charts » américains depuis 1999 avec leur « country music » mâtinée de rock sudiste. Leur dernier opus venant de sortir, on était en droit de s’attendre à du bon travail et c’est le cas. Production soignée, arrangements léchés, son impeccable. Cependant, cet album se révèle inégal avec ses temps forts, ses hauts mais aussi ses bas. Par moments, les deux chanteurs semblent lorgner du côté du Lynyrd Skynyrd actuel avec « We were here » (un morceau mid tempo avec une descente d’accords qui rappelle le « Can’t you see » du Marshall Tucker Band) et « In a small town » (une ballade sudiste qui parle de la jeunesse passée dans une petite ville, avec une slide mélodique). « Headlights » tape aussi dans le registre du gros rock américain au tempo moyen avec un banjo en ligne rythmique sur les couplets, un gros son de guitare sur les refrains et une intervention de gratte musclée. Après, cela devient un peu plus laborieux. « Back on a dirt road », au tempo médium et encore dans le style du Lynyrd Skynyrd actuel, se voit augmenté de l’aide de Chris Robertson et de Black Stone Cherry. Mais le titre ne casse pas des briques et on déplore l’absence d’un solo de guitare. Beaucoup de monde pour un faible résultat. On revient à une ligne mélodique plus soutenue avec « Two old friends », au style country/americana, et son break à la steel guitar. Cependant, un solo de six-cordes aurait été le bienvenu. Bravo pour le mélodique « Folks like us » (qui oscille entre la new country et un rock sudiste à la Henry Paul) et son solo de guitare qui refile des frissons. Pour moi, c’est le meilleur morceau de l’album. Après cette merveille, les deux titres suivants paraissent beaucoup plus fades. « Pain », une ballade rock mid tempo, est quand même dotée d’une guitare sympa mais « Hillbilly hippies » ne vaut que par son solo hargneux. On revient à de meilleurs sentiments avec « Better for it », une ballade « Southern country » avec un très beau refrain et un solo de steel guitar. Le disque s’achève sur « That’s just living », un morceau à mon avis dispensable car il reprend les mêmes recettes que sur « Better for it » mais de moins belle manière. Il s’agit donc d’une galette honnête mais sans éclair de génie, avec peu de variations de tempo et surtout peu de solos de guitare. Le dernier album des deux compères se laisse écouter gentiment mais ce n’est certainement pas leur meilleur.

Olivier Aubry